ALBA (it./aut.)


S’il y a eu plusieurs marques Alba, celle-ci en est la plus vieille. Elle est fondée en 1906 à Trieste sous l’initiative de Edmondo Richetti de Terralba. Il réunira alors plusieurs industriels passionés d’automobiles. Ainsi, il bénéficiera d’un capital initial de 1 200 000 couronnes italiennes réparties entre 14 actionnaires privées. Cette somme de base déjà importante s’accompagne d’un siège social en centre ville, de grandes usines dans le quartier de San Sabba (20 000m2), mais aussi d’un circuit de 700m de long. Cela montre que la marque partait sur d’excellentes bases.
Bien que située à Trieste, la marque n’est pas italienne de base. En effet à cette époque la ville du Frioul-Vénétie julienne est annexée par l’Empire Austro-Hongrois. Cela ne bougera pas jusqu’à la Première Guerre Mondiale. Ainsi Alba est l’union de deux raisons sociales, Alba Fabbrica Automobili S.A. pour l’Italie, et Alba Automobilwerke Aktiengesselschaft côté autrichien.

Les employés de l’usine et les machines à la pointe de la modernité pour l’époque produiront deux modèles différents.
Les deux châssis sont conçus en 1907. Le premier appartient à une 18/24cv. Mais son histoire sera courte puisqu’elle n’entrera jamais en production.
L’usine s’attarde donc exclusivement sur le deuxième modèle, une 35/40cv. Equipée d’un moteur 4 cylindres montés à la verticale et d’une cylindrée de 6868cm3, elle ne fait pas pâle figure face à ses concurrentes. Ses 5 rapports (en incluant la marche arrière) et sa transmission à cardan lui assure un succès auprès des critiques et des journalistes au Salon de l’Automobile de Paris de 1907. Malgré cela, les recettes sont insuffisantes pour que la société soit bénéficiaire.


Des disputes naissent alors entre la direction désormais représentée par Samuele Bauer et les actionnaires, ainsi qu’entre Bauer et ses employés. Les ouvriers sont décris comme incompétents, les machines venues de l’étranger n’arrivent pas à temps et celles arrivées sont trop chères à entretenir ; des excuses pas réellement crédibles pour expliquer le fiasco des ventes. Le directeur s’en va assez rapidement après 5 exemplaires produits. Mais la sanction pour Alba est bien plus grave. Sans réel organigramme, sans vente, la liquidation arrive vite, le 25 juillet 1908. Un peu plus de 40 voitures auraient été produites (9 ou 10 selon d’autres sources, mais cela semble peu probable pour une usine de 150 ouvriers), mais aucun exemplaire ne semble avoir survécu au XXème siècle.
Les machines furent vendus durant la liquidation. Ainsi il doit exister une partie d’Alba aux 4 coins de l’Italie et de l’Autriche. Ce constructeur qui avait des bases financières, techniques et technologiques fortes a pourtant sombré en seulement 2 ans. On ne saura jamais d’où venait exactement le problème de la marque puisqu’il est fort à parier que le déclin est issu d’un problème en interne. L’une des toutes premières marques de l’automobile italienne, qui avait surement visé la course comme objectif n’aura finalement même pas eu la chance d’avoir son article de journal.