AUTOMOBILES ALLAIN ET NIGUET
La marque Allain et Niguet n’est pas très connue. On pourrait même la décrire comme quasi inexistante vu le peu d’informations existant sur le sujet. Mais cette marque est forcément née du rêve d’une personne et l’on se doit de tout tenter pour honorer sa mémoire et la mémoire de ses créations.
La marque naît vers 1921 au Kremlin-Bicêtre. Comme de nombreuses marques à l’époque, elle commence par produire des voitures très légères et très économiques appelées cyclecars.
AN, de son petit nom, créera un seul modèle, qu’elle déclinera en 2 versions. L’AN 2 (2 cylindres) et l’AN 4 (4 cylindres). La 4 était aussi appelé 5 selon la source. Au-delà de leurs caractéristiques moteurs, les 2 véhicules possédaient un concept similaire et se ressemblait donc énormément. Allain et Niguet a, contrairement aux autres constructeurs de cyclecar, cherché à assurer la sécurité de ses occupants. Cela via un vrai châssis d’auto en tôle d’acier ou encore grâce à des freins arrière à tambours avec mâchoirs en aluminium et ferodo (qui permettent un freinage bien plus efficace).
Les moteurs qui équipaient les AN n’étaient pas de fabrication maison. Les concepteurs ont préféré choisir des moteurs qui avaient déjà fait leur preuve, en termes de performances et de fiabilité ; puis leurs associer un châssis sur-mesure. Ainsi la 2 reçu le moteur 2 cylindres de chez Train de 1000cc refroidi par eau. Il pouvait propulser l’auto jusqu’à 60 km/h. La 5 quant à elle, utilisa un moteur 4 cylindres de 9ch provenant de chez Ruby. Ce dernier permettait de gagner 10 km/h sur sa petite sœur.
On comprend alors le concept derrière AN. Pouvoir profiter d’un bon moteur, sans en avoir peur, pouvoir en atteindre ses limites sans pour autant risquer la catastrophe que ce soit du côté mécanique ou humain.
On ne sait pas combien de modèles ont été produits à ce jour, et aucune AN ne semble avoir survécu. Cela complique les estimations, mais puisque la marque a produit jusqu’en 1923, soit 2 ans, on peut penser que la petite marque et sa petite usine du Kremlin-Bicêtre n’est pas sorti toute une série d’AN (<15 exemplaires). La marque s’essouffle même et disparaît l’année suivante, en 1924.
Bien que le concept soit quelque peu différent des autres constructeurs, AN reste dans le domaine du cyclecar, domaine ultra-concurrentiel que l’on pourrait qualifier de cimetière à aventures. Un lieu où de nombreuses personnes se sont aventurés, espérant graver de leur patte l’endroit, mais qui pour la plupart ont malheureusement fini dans l’oubli.