AQUILA ITALIANA
C’est en Italie que nous nous retrouvons aujourd’hui, dans une période politiquement instable. En effet, l’année 1905 est marquée par d’innombrable changement de gouvernement qui plonge le pays dans le doute. Ce sentiment, deux hommes ne le partagent pas et fonce tête baissée dans un rêve, fonder leur propre marque automobile. Pour cela, il vous faut les ressources financières et les compétences techniques, ce dont dispose nos deux personnages du jour le marquis Pallavicino di Priola et l’ingénieur Giulio Cesare.
Si l’automobile en est à ses balbutiements, cela veut dire que de nombreuses innovations voient le jour en ce début de siècle. Il n’est alors pas rare de voir certains artisans se lancer dans l’aventure avec des concepts forts. C’est le cas d’Aquila Italiana. Les blocs moteurs doivent alors être des monoblocs refroidis par air, les cylindres doivent être en aluminium et l’embrayage à disque doit baigner dans un bain d’huile. Autant de brevets déposés qui permettent au constructeur turinois de développer leur premier modèle, l’Aquila 4 cylindres. Elle recevra un bel accueil de la part du public et propulsera l’artisan au titre d’entreprise.
Ce changement de statut s’accompagne d’un changement de nom, le nom Aquila étant déjà la propriété de la marque Adler, naît ainsi Aquila Italiana en 1906.
Dès 1907, Di Priola et Cesare lancent deux nouveaux modèles équipés du même 4 cylindres, la 12/16 et la 28/40 ; ainsi que la 18/24, cette fois-ci équipée d’un moteur 6 cylindres. La gourmandise est un des sept pêchés capitaux et Aquilani Italiana va en subir les conséquences. En effet, bien que les modèles soient bien reçus par le public, lancer trois modèles en même temps était bien trop audacieux et dès 1908, le constructeur connaît des déboires financiers.
En parallèle, la marque connaît le succès sur les grandes compétitions. L’équipe deviendra même fleuron du sport auto en 1910 en remportant coup sur coup le Tour de France, mais surtout la mythique Targa Florio.
Jusqu’au début de la guerre, Aquila Italiana continuera de concevoir de nouveaux modèles, peut être portée par la passion dévorante de Cesare. Ainsi naissent les modèles H4, K, HP et H6.
Fier de leur palmarès sportif, le constructeur reste à la pointe de la discipline. Et pour ce faire, conçoit des versions améliorées de leurs autos. Nous pouvons prendre en exemple la Speciale GP ACF de 1914.
Mais le début de la guerre marque souvent la fin des petites entreprises. Ce schéma nous l’avons vu et revu et Aquila Italiana suivra ce destin. Pour contribuer à l’effort de guerre, l’usine se tourne vers la production d’engins militaires, et met alors un terme à son épopée automobile.
En 1917, SPA absorbe Aquila Italiana. Le constructeur disparaît, alors qu’il avait réussi à produire 1500 voitures, un nombre remarquable pour l’époque.
Une étincelle d’espoir est réapparu en 2011. A la surprise générale, la Diva GT, une supercar luxueuse, nous est présentée. Mais la joie est de courte durée, surtout lorsque l’on se rend compte que cette auto là est en réalité la Vulca S, issue d’une collaboration entre Faralli et Mazzanti. La marque ne renaîtra jamais de ses cendres.