ANDRE CHEVALLEY RACING
12 juin 1976, trois suisses amènent leur Lola T292 sur la ligne de départ du circuit de la Sarthe. Parmi eux un certain André Chevalley. Passionné de course auto et notamment d’endurance, il avait atteint une partie de son rêve en devenant pilote dès 1968. Auteur de plusieurs belles performances il ne lui fallu pas longtemps pour prendre place à la plus prestigieuse course du monde : les 24h du Mans.
Le moteur Ford vrombira toute la nuit, et au petit matin, la victoire en catégorie « groupe 6 de moins de 2000 cm3 » semble assuré. Ainsi à 15h, François Trisconi, Georges Morand et André Chevalley deviennent les vainqueurs de l’une des courses les plus mythiques. Une performance d’autant plus incroyable que Chevalley découvrait le circuit et son ambiance.
Inspiré par ce succès, le jeune Suisse a une nouvelle obsession : fonder sa propre écurie. Il ne fallu attendre qu’un an pour voir l’équipe Chevalley arriver dans le paddock. A bord d’une Cheetah cette fois-ci. Cependant le succès sur lequel naviguait le Suisse depuis le début de sa carrière se trouve arrêté par un abandon pendant la nuit.
Toujours accompagné de son compatriote François Trisconi, André Chevalley rempile pour l’année 1978 avec un nouveau constructeur, Inaltera ; une nouvelle catégorie, la GTP, et obtiendra alors son meilleur résultat au général avec une 13ème place, ce qui le classe second de sa catégorie. Cela sera le pic de sa carrière de pilote avant de tomber petit à petit dans l’oubli.
1979, retour en Groupe 6 avec Lola. Chevalley deux anciens adversaires pour concourir à ses côtés, Patrick Perrier et Xavier Lapeyre. François Trisconi qui avait porté la voiture les années précédentes a tapé dans l’œil d’une certaine écurie, Kremer Racing qui lui confia un baquet dans sa Porsche 935. Chevalley amène aussi avec lui une seconde voiture. Cela se conclura par un résultat très décevant : deux abandons.
Néanmoins André Chevalley ne baisse pas les bras, il est de nature plutôt coriace. A tel point que pour pallier les problèmes mécaniques qu’il rencontre, il décide de créer son propre prototype. C’est ainsi que l’ACR (André Chevalley Racing) 80 propulsé par un moteur Ford verra le jour. Trisconi revient l’aider. Ensemble ils participeront à deux courses, les 24h du Mans et les 4h de Silverstone. Sans aucun succès.
La 80 B suivra. Il l’alignera au Mans en 1981. Dans cette décennie où la vitesse max enregistrée sur les Hunaudières est aussi prestigieuse qu’une victoire, l’ACR étonne en atteignant la vitesse fulgurante de 340km/h. Mais ses vieux démons le rattrapent, et au 114ème tour, André Chevalley s’arrête avant d’abandonner. On ne reverra plus jamais la moustache de Chevalley en Sarthe. Il continuera cependant à rouler jusqu’en 1984.
Les modèles ACR aussi s’arrêteront. Elles n’auront pas marqué les esprits, n’apportant pas forcément de grandes innovations, ne se revêtant pas d’une livrée devenue iconique ou ne faisant pas ses preuves sur piste.
La carrière dans l’automobile pour André Chevalley se poursuivra tout de même. Il profitera des relations qu’il aura nouées au cours de ses années de pilote pour monter son groupe automobile et devenir propriétaire de plusieurs concessions. Le groupe existe toujours aujourd’hui et travaille avec des marques d’excellence telles que Bentley.