ALBA (it.)
Le Mans est le berceau de nombreuses innovations. Il est fort à parier que sans cette épreuve, la voiture que nous connaissons aujourd’hui n’aurait pas été la même.
En 1983, une innovation apportée via le Groupe C va changer la vision du sport automobile. La toute nouvelle écurie italienne Alba présente son AR2, développée par son fondateur et ingénieur, Giorgi Stirano. L’ancien de chez Osella fut le premier à utiliser le chassis monocoque en fibre de carbone. Il confiera cette base au pilote Martino Finotto, proche de l’entreprise Carma, qui lui offrir un moteur Carma FF pour l’Alba.
2 AR2 seront produites par l’écurie, deux autos pouvant être inscrites au championnat C2 puisqu’elles pesaient seulement 702 kilos, soit 2 kilos de plus que le poids minimal autorisée. Alors très performante, Alba remportera le championnat 2 années de suite.
Portée par ses succès, la marque italienne va chercher à se développer. Elle s’essaiera en IMSA Lights puis y dédiera un modèle, l’AR3 qui embarque cette fois-ci un bloc Ford Cosworth V8 de 3.3L. Les performances du moteur n’étant pas satisfaisantes, Alba reviendra sur son choix et s’alliera alors à Mazda. Ainsi naîtra l’AR4. Elle concourra majoritairement aux USA, une fois de plus sans grand succès.
L’écurie italienne qui s’est développée sur le nouveau continent depuis 1984 va continuer sur sa lancée et présenter l’AR5. Celle qui reprendra le moteur Cosworth sera aussi accompagnée de grands sponsors dont la marque de pneumatiques MOMO, qui était déjà apparues sur l’AR3.
Sur le sol Européen, c’est l’AR6 qui a pris le relai de l’AR2 dans le championnat d’endurance. C’est ainsi que la marque participera à l’édition 1985 des 24h du Mans. Et ce n’est pas avec un Cosworth ou un Mazda qu’elle prendra le départ, mais bien avec le moteur Carma FF qui refait son apparition pour la plus grande course du Monde. Cette aventure se terminera malheureusement sur problème électrique. Une déception pour les 4 pilotes engagées, Aldo Bertuzzi, Guido Dacco et Martino Finotto. Dans la deuxième partie de saison, ainsi qu’en IMSA, l’AR6 sera propulsée par le plus italien des moteurs, un V8 Ferrari 308.
L’AR6 restera sur les circuits jusqu’en 1990, date à laquelle la dernière de la lignée des Alba, l’AR20 entrera dans le championnat d’endurance. La proto est surtout revue mécaniquement. Au revoir le V8, bonjour au Flat 12. Ce moteur de chez Subaru a été conçu par un ancien de chez Ferrari, Carlo Chiti. Ce dernier a travaillé avec de grands pilotes au cours de son passage chez le cheval cabré, comme Mike Hawthorn ou Phil Hill. Il partira de la marque avec un certain Giotto Bizzarrini pour fonder une nouvelle entreprise, ATS, qui produit aujourd’hui encore. Mais le moteur qu’il développe n’est pas au niveau. Peu puissant (560ch) et lourd (169kg), il ne permettra pas à Alba de renouer avec ses premiers succès. Au contraire, elle est à la ramasse derrière les leaders de la catégorie, les Sauber C11 et les Toyota 90C-V.
Des débuts en fanfares, mais une suite bien plus compliqué. Bien que le fait de remporter ses deux premières saisons en course automobile est une performance incroyable, l’écurie Alba nous montre bien que la vraie difficulté du sport automobile et du sport en général est de rester au top, sur la plus haute marche du podium.