ADAMI
Au tournant du XXe siècle, l’automobile italienne va tenter de rattraper son retard technique et technologique sur ses pays voisins en termes d’automobile. En réalité, le pays ne possède que peu de constructeurs et la plupart d’entre eux n’arrivent même pas à s’imposer sur leurs propres épreuves (notamment la course de côte della Consuma remportée deux fois par le fleuron tricolore Panhard). Ce retard sera la préoccupation première d’un ingénieur florentin. Ce dernier qui est entré dans le milieu de l’auto via l’importation de véhicule américain n’attendra pas longtemps avant de fonder sa propre marque. Ainsi nait en 1901 la marque Guido Adami par son fondateur éponyme.
Guido cherche à connaître tous les aspects de l’automobile, et pour ce faire il va devenir pilote pour Panhard dans un premier temps. Il remportera alors la coupe d’Italie en 1901. Cette expérience a dû profondément le marquer puisque c’est à ce moment là que le jeune manufacturier va mettre toutes ces compétences en ingénierie dans un seul but : regrouper dans une même auto les améliorations techniques venues de toute l’Europe.
Auteur d’un travail considérable, il présentera dès 1902, son premier et unique modèle baptisé La Rondine (l’hirodelle). Elle se démarquera de ses concurrentes de l’époque, notamment italienne, en étant considérée comme la première propulsion fiable du pays. Cela lui permettra d’obtenir la médaille d’or du Salon de l’Auto de Turin la même année.
Ce train arrière est entraîné par un moteur de 10 ou 16 ch.
Bien que techniquement prometteuse, fallait-il encore qu’elles fassent ses preuves en course. Cela lui aurait apporté la visibilité nécessaire pour démarrer la production. Malheureusement, dès la première échéance les choses se passent mal. Les deux Rondine engagées pour la Nice-Abbazia ne prendront pas le départ, tous comme les autres participants puisque la course fut entièrement annulée pour cause de brouillard. Il faut dire que l’on n’y voyait pas à plus de 50 m.
Adami retentera sa chance l’année suivante, cette fois-ci à la Coppa Della Consuma. Mais la voiture ne franchira pas la ligne d’arrivée. C’est la course de trop pour la petite marque italienne qui cessera ses activités quelques années plus tard en 1906 sans jamais se relever. Une triste fin pour une marque et un homme qui avait réussi l’exploit de rattraper à lui seul, mais uniquement théoriquement, le retard technique de l’automobile italienne.